À Selembao, dans le centre de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), l’autorité municipale durcit le ton contre l’occupation illégale de l’espace public par les vendeurs ambulants. Lors d’une opération d’évacuation menée ce mercredi 22 janvier, le bourgmestre Matthias Womumu a interdit formellement l’exercice du petit commerce sur les emprises publiques de l’avenue Libération.
« Nous demandons à tout le monde de cesser de vendre sur les emprises publiques de l’avenue Libération. Que tous les vendeurs se replient sur les avenues parallèles ou perpendiculaires. »
Destruction des marchés pirates : Une approche plus stricte
Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une politique plus stricte visant à mettre fin à la récurrence des installations anarchiques. Malgré plusieurs tentatives d’évacuation, les vendeurs revenaient systématiquement occuper l’espace public. Face à cette situation, le bourgmestre a donné de nouvelles instructions à la police municipale :
« À chaque fois que nous évacuons les tables, les vendeurs reviennent après notre passage. C’est pourquoi j’instruis la police de passer à la vitesse supérieure avec la destruction des tables qui constituent les marchés pirates sur les emprises publiques. »
Dès 5 heures du matin, les forces de l’ordre ont mené une opération ciblée, détruisant toutes les installations avant même l’arrivée des commerçants. Une stratégie dissuasive, visant à décourager les récalcitrants.
« Quand on détruit les tables trois, quatre fois, ils seront fatigués », a ajouté le bourgmestre.
Entre sévérité et recherche de solutions
Si l’objectif est de désengorger les grandes artères, l’autorité municipale reconnaît néanmoins la nécessité de préserver l’activité économique locale. Selembao ne disposant pas de marché officiel, Matthias Womumu propose une alternative aux commerçants :
« Nous n’avons pas de marché à Selembao. Mais nous ne pouvons pas non plus empêcher la population d’exercer des activités commerciales au risque d’aggraver le chômage. Que les personnes qui désirent exercer le petit commerce le fassent devant leurs parcelles et non sur les emprises publiques de grandes routes. »
Cette mesure vise à trouver un équilibre entre l’ordre public et les besoins économiques de la population, dans une ville où l’informel joue un rôle essentiel dans la survie de nombreux ménages.