Human Rights Watch (HRW) a lancé une nouvelle mise en garde contre l’intensification des violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans un rapport publié vendredi 24 janvier 2025, l’organisation de défense des droits humains accuse le Rwanda de jouer un rôle actif dans les exactions commises dans la région, notamment à travers son soutien militaire au groupe armé M23.
HRW affirme avoir des preuves de la présence des Forces de défense rwandaises (FDR) à Sake, une localité stratégique proche de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Une photo authentifiée par l’organisation montre cinq hommes en uniformes rwandais armés sur une route principale à Sake le 23 janvier. Cette présence alimente les soupçons d’une coordination militaire entre le M23 et les forces rwandaises, particulièrement dans des bombardements ayant ciblé des camps de déplacés et des zones densément peuplées.
Un impact humanitaire dévastateur
La prise de Minova par le M23 et les forces rwandaises, le 21 janvier, a aggravé la crise humanitaire en coupant les principales routes d’approvisionnement vers Goma. Entre un et deux millions d’habitants de la ville risquent d’être privés de produits essentiels.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a également signalé le déplacement de 400 000 personnes en seulement trois semaines. Ces nouveaux déplacés viennent s’ajouter aux plus de quatre millions déjà recensés dans la région. L’hôpital de la Croix-Rouge à Goma est débordé, accueillant des blessés dont 30 à 40 % sont des civils, selon des sources humanitaires relayées par HRW.
Des exactions généralisées
HRW accuse le M23 de graves violations des droits humains, notamment des meurtres, des viols, des pillages et le démantèlement de camps de déplacés, comme à Masisi, tombé sous leur contrôle en janvier. Le groupe armé est également soupçonné d’imposer le travail et le recrutement forcés dans les zones qu’il occupe.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) et les milices Wazalendo sont également montrées du doigt pour leurs actions près des camps de déplacés. HRW leur reproche d’avoir utilisé des armes lourdes, mettant les civils en danger, et d’avoir commis des meurtres et des viols dans ces zones sensibles.
Une escalade des tensions
La situation dans le Nord-Kivu est encore plus volatile avec la retraite des miliciens Wazalendo vers Goma, accompagnée de pillages et d’actes de violence. La mort du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Peter Cirimwami, lors des combats, souligne l’intensité des affrontements.
Appel à l’action internationale
Face à cette crise, HRW exhorte la communauté internationale à réagir. L’organisation demande l’imposition de sanctions contre les responsables des violences et appelle toutes les parties impliquées dans le conflit à respecter le droit humanitaire international.
La situation dans l’est de la RDC reste critique, et l’absence de solutions politiques et humanitaires pourrait aggraver davantage les souffrances des populations civiles.