Des tensions croissantes secouent Goma, une grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où des tirs d’artillerie lourde ont retenti lundi 27 janvier. Les autorités congolaises ont confirmé la présence de soldats rwandais aux côtés des rebelles du M23 dans plusieurs quartiers de la ville. Kinshasa a déclaré œuvrer à éviter un « carnage » tout en appelant la population à rester en sécurité et à éviter tout acte de vandalisme ou de pillage.
Situation à Goma
Des combattants du groupe rebelle M23 et des soldats rwandais, estimés entre 3 000 et 4 000 selon les Nations unies, ont été aperçus lundi dans le quartier nord de Goma, notamment aux abords de l’aéroport. Malgré cela, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, président de l’Autorité du transport aérien de la RDC, a assuré que l’aéroport restait sous le contrôle des Forces armées congolaises (FARDC).
Depuis plus de trois ans, le M23, un groupe armé antigouvernemental, et les troupes rwandaises affrontent l’armée congolaise dans cette région déjà marquée par des déplacements massifs de population. Dimanche, les combats ont atteint les environs immédiats de Goma, une ville abritant plus d’un million d’habitants, dont une grande partie sont des déplacés.
Mesures et appel à la population
Le gouvernement congolais, par le biais d’une déclaration sur X (anciennement Twitter), a confirmé lundi la présence de forces rwandaises dans la ville et réaffirmé son engagement à protéger les civils. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a également exhorté tous les Congolais, tant dans le pays qu’à l’étranger, à se mobiliser en soutien à la population du Nord-Kivu et aux autorités locales.
Pour limiter les mouvements, la frontière entre la RDC et le Rwanda a été fermée lundi matin. Une source consulaire a précisé qu’aucune personne n’entrait ni ne sortait, à l’exception de membres de l’ONU et de leurs familles, qui ont été évacués vers Kigali via des bus spécialement organisés.
Escalade des violences
Alors que des habitants tentent de fuir la ville, la situation a dégénéré dans certains lieux sensibles. La prison de Goma, qui abritait environ 3 000 détenus, a été incendiée à la suite d’une évasion massive. Une source sécuritaire a rapporté que cet incident a causé des morts, sans toutefois fournir de bilan précis.
De l’autre côté de la frontière, à Rubavu, une ville rwandaise voisine, l’armée rwandaise a signalé un bombardement attribué à l’armée congolaise. Ce pilonnage aurait causé la mort de cinq personnes et blessé 26 autres, selon un porte-parole de l’armée rwandaise.