Dans le cadre des mesures visant à réduire le train de vie des institutions et à soutenir l’effort de guerre à l’Est de la République démocratique du Congo, le Sénat a déjà adopté une coupe budgétaire significative. 60% de ses crédits ont été supprimés, a annoncé vendredi sur Radio Top Congo, Afani Idrissa Mangala, président du groupe parlementaire UDPS au Sénat.
Un sacrifice budgétaire au nom de la nation
« Le Sénat a été amputé pour l’effort de guerre de 60% de son train de vie. Ce que nous gagnons aujourd’hui, c’est 40% », a-t-il déclaré. Cette décision s’inscrit dans la volonté des institutions de participer à l’effort collectif visant à faire face aux agressions armées dans le pays.
Concernant les émoluments des sénateurs, Afani Idrissa Mangala a tenu à clarifier la situation : « À la banque, c’est 5 000 dollars. Et il n’y a pas des invisibles. Je vous le dis honnêtement, il n’y a pas des invisibles. »
Un budget militaire impacté par le conflit
Interrogé sur la nécessité d’un effort de guerre alors qu’une loi sur la programmation militaire est en vigueur, le sénateur a expliqué que le conflit affecte directement les ressources prévues dans le budget national. « Il y a un budget, mais vous connaissez, lorsque nous sommes en guerre, aujourd’hui, le Nord-Kivu ne va plus contribuer au Budget de l’État. Or, c’est prévu. Et une partie du Sud-Kivu qui est en train d’être touchée ne va plus participer. Or, c’était prévu. Mais pour combler ce gap, qu’est-ce qu’il faut faire ? Il faut un effort de guerre. »
Des mesures de réduction des dépenses étatiques
Lors de la 30ᵉ réunion du Conseil des ministres, présidée vendredi dernier par le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, ce dernier a insisté sur la nécessité d’adopter un train de vie plus stable au sein des institutions publiques. L’objectif principal est de dégager des économies pour accorder une prime exceptionnelle aux militaires, policiers et volontaires Wazalendo engagés dans les combats à l’Est du pays. Cette prime vise à améliorer leur pouvoir d’achat et à assurer la couverture sanitaire de leurs familles.
Le chef de l’État a demandé au gouvernement et à son cabinet de lui soumettre des mesures rigoureuses de réduction des dépenses. Ces coupes budgétaires concerneront notamment les frais de fonctionnement de la Présidence de la République, de l’Assemblée nationale, du Sénat, du gouvernement, du pouvoir judiciaire et des institutions d’appui à la démocratie. Les rémunérations des mandataires publics, des membres des cabinets politiques et des institutions judiciaires seront également revues à la baisse.
Cette démarche traduit une volonté politique forte de recentrer les ressources de l’État sur les priorités stratégiques du moment : la défense et la stabilisation de l’Est du pays.