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Crise humanitaire en RDC : 75 ONG appellent à une enquête indépendante sur les violations des droits humains

La situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer, poussant 75 organisations congolaises, régionales et internationales de défense des droits humains à adresser une lettre au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Leur requête : la création d’un mandat indépendant pour enquêter sur les graves violations des droits humains commises par toutes les parties au conflit.

Un conflit aux conséquences dévastatrices

Depuis l’offensive du groupe armé M23 sur Goma, capitale du Nord-Kivu, en janvier 2025, les affrontements entre les forces rwandaises et le M23 d’une part, et l’armée congolaise et ses alliés d’autre part, se sont intensifiés. Cette escalade de la violence a eu un impact dramatique sur la population civile, déjà durement touchée par des décennies de conflits.

Les organisations signataires rapportent des meurtres, des viols, des pillages, du travail et du recrutement forcé. Les bombardements sans discernement et les attaques ciblées contre les civils sont devenus monnaie courante, perpétrés tant par le M23 et les forces rwandaises que par l’armée congolaise et ses milices alliées. Ces violences, largement documentées, constituent des violations flagrantes du droit international humanitaire.

Une impunité persistante

L’absence de justice pour les crimes passés alimente la perpétuation des abus. Les signataires de la lettre estiment que l’impunité des responsables des exactions passées encourage la poursuite des violations actuelles. Ils insistent sur la nécessité d’une responsabilisation effective pour les crimes graves commis depuis la résurgence du M23 en 2021.

Une situation humanitaire alarmante

La population de Goma et des régions environnantes fait face à une crise humanitaire aiguë. L’accès à la nourriture, à l’eau potable et à l’électricité est fortement limité. Les centaines de milliers de personnes déplacées par le conflit se retrouvent dans des conditions de vie extrêmement précaires, tandis que l’aide humanitaire peine à atteindre les populations vulnérables.

Un appel à l’action internationale

Face à l’urgence de la situation, les 75 organisations exhortent le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à prendre des mesures concrètes. Elles demandent la mise en place d’un mandat indépendant chargé de :

  • Mener une enquête approfondie sur toutes les violations et abus commis depuis la fin de 2021 ;
  • Recueillir et préserver les preuves des crimes, y compris les violences sexuelles et basées sur le genre ;
  • Identifier les responsables afin de garantir qu’ils rendent des comptes ;
  • Formuler des recommandations pour mettre fin aux abus et garantir justice aux victimes.

Ce mandat devrait également travailler en coordination avec la Cour pénale internationale, qui a intensifié ses enquêtes sur les crimes commis au Nord-Kivu depuis janvier 2022.

Une mobilisation essentielle

Les signataires de la lettre soulignent que la création de ce mandat enverrait un message clair aux parties en conflit : les violations des droits humains ne resteront pas impunies. « Il est essentiel que des enquêtes soient menées sur les violations commises, afin de traduire les auteurs en justice et de garantir l’établissement complet des responsabilités », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme le 31 janvier dernier.

L’heure est à l’action. L’ONU et la communauté internationale doivent répondre à cet appel et mettre en place les mécanismes nécessaires pour assurer la justice et la protection des populations civiles en RDC.

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