Le parti politique Le Centre s’oppose fermement à l’initiative des églises catholique et protestante en République démocratique du Congo (RDC), qui plaident pour l’organisation d’un dialogue national entre les leaders sociopolitiques du pays afin de trouver une issue à la crise sécuritaire dans l’est du pays.
Dans une lettre ouverte à la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et à l’Église du Christ au Congo (ECC), consultée mardi 11 février par notre rédaction, Germain Kambinga, président national du parti Le Centre, a exprimé son désaccord, affirmant que la priorité devait être la défense nationale et non des négociations avec l’ennemi.
« Le dialogue ne sert qu’aux ambitions politiques »
Pour Germain Kambinga, réunir des acteurs politiques sans expérience militaire dans un dialogue reviendrait à offrir une plateforme d’expression à des ambitions personnelles plutôt qu’à résoudre la crise. Il estime que cette démarche aurait un impact nul, voire négatif, sur la situation sécuritaire du pays.
« Nous considérons que le premier pas vers la paix passe par la défaite militaire des insurgés et le retrait du Rwanda, pays agresseur. La priorité doit être de renforcer l’efficacité du front militaire, d’améliorer la gouvernance, et de fournir à l’armée les **moyens de la victoire et de la préservation de l’honneur national », explique-t-il.
Un appel à la fermeté du chef de l’État
Germain Kambinga met en garde le Président Félix Tshisekedi contre ceux qui, selon lui, souhaitent organiser un dialogue dans l’objectif de préserver leur position politique plutôt que de défendre l’intégrité du pays.
« Nous pensons que le rôle du chef de l’État est de préserver la dignité nationale, non de céder à des négociations qui affaibliraient la souveraineté du pays », ajoute-t-il.
Un rejet partagé par d’autres forces politiques
Le parti Les Républicains Chrétiens (LRC) a également pris position contre cette initiative, appelant le Président de la République à rejeter toute proposition de dialogue avec les groupes armés. Il rappelle que l’histoire a prouvé que de tels accords fragilisent le pays et favorisent sa désintégration.
Dans un contexte où la ville de Goma est récemment tombée aux mains des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, les appels au dialogue divisent profondément la classe politique congolaise. D’un côté, certains prônent la négociation, tandis que d’autres exigent une réponse militaire immédiate pour restaurer la souveraineté nationale.