Des affrontements ont éclaté dans l’après-midi du mardi 11 février entre les forces rebelles du M23, soutenues par l’armée rwandaise, et les troupes congolaises épaulées par les miliciens wazalendo, sur la ligne de front de Lubero, dans le Nord-Kivu. Cette reprise des combats survient après plusieurs semaines de calme relatif. Un responsable local de Ndoluma, base arrière de l’armée congolaise, a indiqué que depuis 13 heures, les rebelles du M23 ont intensifié les attaques en lançant des bombes sur les positions de l’armée congolaise à Kivisire, une localité située à environ 15 kilomètres de Mambasa, dans la direction de la route nationale, sur l’axe Bingi.
Les affrontements font suite à une attaque meurtrière perpétrée le dimanche précédent, où une bombe lancée par le M23 a tué un civil et plusieurs militaires congolais. Un responsable de Ndoluma a fait part de ses préoccupations : « À 14 heures, nous entendons des tirs à l’arme lourde ici, à Ndoluma, alors que nous enterrons le civil tué lors de l’attaque. Les tirs proviennent de Kivisire. Les rebelles continuent de cibler nos positions, et les FARDC répliquent. »
Ce regain de violence intervient après près d’un mois de relative tranquillité sur le front de Lubero, suite au redéploiement des rebelles autour de Goma, qu’ils avaient capturé à la fin du mois de janvier. Cette reprise des hostilités survient malgré l’appel à un cessez-le-feu lancé lors d’un sommet conjoint en Tanzanie, auquel ont participé les chefs d’État de la SADC et de l’EAC, pour tenter d’apaiser la situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Actuellement, la ligne de front avancée à Lubero se situe entre Mambasa, le chef-lieu de la chefferie des Bamate, contrôlé par l’armée congolaise, et Alimbongo, un village stratégique tenu par les rebelles du M23, soutenus par les militaires rwandais.