Kinshasa, 11 février 2025 – À l’occasion de la commémoration des 42 ans de la disparition de Joseph Kabasele Tshiamala, alias Grand Kallé, un expert culturel congolais a plaidé pour l’intégration de son répertoire musical dans l’enseignement des écoles de musique en République démocratique du Congo.
Herman Bangi Bayo, spécialiste de la musique congolaise, a insisté sur l’importance de préserver l’héritage du père de la rumba congolaise. « En marge des 42 ans de la disparition de Grand Kallé, je préconise que ses œuvres soient transcrites en partitions, enseignées dans les écoles de musique et considérées comme chansons intemporelles dans la section musicologie des musées afin de permettre aux chercheurs et musiciens d’y accéder », a-t-il déclaré.
Un pionnier de la musique congolaise
Né le 16 décembre 1930 à Matadi, Grand Kallé s’est imposé comme une figure incontournable de la scène musicale congolaise. Son groupe, Le Grand Kallé et l’African Jazz, a révolutionné la rumba congolaise en y intégrant des influences du cha-cha-cha. Il a également été un tremplin pour de nombreux artistes de renom tels que Manu Dibango, Tabu Ley Rochereau et Pepe Kalle.
Sa contribution dépasse le cadre musical : sa chanson emblématique Indépendance Cha Cha, jouée lors de la Table Ronde de Bruxelles le 27 janvier 1960, a marqué l’histoire politique du pays en accompagnant les négociations pour l’indépendance du Congo.
Un héritage à préserver
En 1960, Grand Kallé a fondé le label Surboum African Jazz, contribuant à la diffusion de la musique congolaise sur la scène internationale. Il a également dédié une chanson à Patrice Lumumba, figure clé de l’indépendance congolaise.
Décédé le 11 février 1983 à Kinshasa à l’âge de 53 ans, son influence perdure encore aujourd’hui. L’appel d’Herman Bangi Bayo vise ainsi à ancrer durablement son œuvre dans la mémoire collective et à inspirer les générations futures de musiciens congolais.