Goma est sous le choc après l’assassinat de l’artiste musicien Delphin Katembo, alias Idengo, ce jeudi 13 février 2025. Connu pour ses chansons engagées et critiques envers le pouvoir, il a été abattu par balle dans des circonstances encore floues.
L’incident s’est produit à Turunga, en périphérie de Goma, dans l’est de la République démocratque du Congo où son corps ensanglanté a été retrouvé. Selon plusieurs sources locales, des hommes armés non identifiés lui ont tiré une balle dans la tête avant de disparaître. Des témoins rapportent avoir entendu des coups de feu, suivis de la macabre découverte.
Idengo était une figure emblématique de la contestation au Nord-Kivu. Originaire de Beni, il s’était illustré par des chansons dénonçant l’insécurité grandissante et la mauvaise gouvernance. Il avait déjà connu plusieurs arrestations en raison de son engagement politique et artistique.
En 2024, il avait été emprisonné après une manifestation contre la MONUSCO à Beni. Transféré à la prison de Munzenze à Goma, il s’était évadé fin janvier 2025 lors de l’avancée du M23 dans la ville. Depuis, il était resté actif dans sa lutte artistique, critiquant ouvertement les rebelles du M23 ainsi que d’autres groupes armés.
La veille de sa mort, il avait publié une nouvelle chanson intitulée « Bunduki » (« arme » en swahili), un titre dans lequel il exprimait son opposition vis-à-vis du M23, des islamistes ADF, des miliciens CODECO et même du pouvoir.
Les réactions à son assassinat sont nombreuses. Tandis que certains pointent du doigt les rebelles du M23, d’autres avancent l’hypothèse d’une exécution liée à son évasion et à son engagement sans compromis contre toutes les formes d’oppression. Quoi qu’il en soit, sa disparition laisse un vide dans le paysage musical et militant du pays.
La population et les proches de l’artiste demandent que la lumière soit faite sur cet assassinat et que justice soit rendue à cette voix qui portait haut les revendications du peuple congolais.