Le Parlement Européen a voté jeudi une résolution condamnant les activités militaires du Rwanda en République Démocratique du Congo. Sur 495 votants, 443 ont voté pour, 4 députés ont voté contre, tandis que 48 autres se sont abstenus. Cet acte, visant à accentuer la pression sur le Rwanda et la rébellion du M23, responsable de la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC, est salué par le Prix Nobel de la Paix, Dr Denis Mukwege.
Dr Mukwege a exprimé son souhait de voir d’autres États et organisations européennes suivre cette initiative pour défendre les valeurs fondamentales de l’Union européenne.
« Nous saluons la résolution du Parlement Européen, adoptée ce 13 février à une large majorité, notamment sous l’impulsion de plusieurs députés européens. Cette résolution presse le gouvernement rwandais de retirer ses troupes du territoire congolais et de cesser toute coopération avec le groupe armé M23. Dans le contexte d’une guerre d’agression et d’occupation de la RDC entraînant de graves violations des droits humains, il est légitime que le Parlement demande à la Commission européenne et aux États membres de suspendre l’aide budgétaire directe et l’assistance militaire et sécuritaire au Rwanda, de geler toute aide et de suspendre immédiatement le protocole d’accord UE-Rwanda sur les matières premières dans le cadre de la stratégie du Global Gateway. Nous espérons que les autres institutions européennes et les pays européens suivront cette voie et que l’UE défendra avec cohérence ses valeurs fondamentales dans ses relations internationales », a déclaré Denis Mukwege sur X.
Parmi les exigences du Parlement européen contenues dans la résolution figure la suspension immédiate d’un accord signé en février 2024 avec le Rwanda. Cet accord a toujours été critiqué en RDC, estimant que l’Union européenne encourage « le pillage des ressources naturelles de la RDC par le Rwanda ».
Le Rwanda est accusé par Kinshasa et plusieurs rapports d’organisations internationales de soutenir le groupe armé M23, actif dans le Nord-Kivu. Kigali dément ces accusations. La réaction de la Commission européenne est toujours attendue.