Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa et plusieurs rapports internationaux, ont pris le contrôle de l’aéroport stratégique de Kavumu, en République démocratique du Congo (RDC). Situé à 25 km au nord de Bukavu, cet aéroport est un point névralgique pour la capitale provinciale du Sud-Kivu.
Une avancée rapide des rebelles
D’après trois sources citées par Reuters ce vendredi 14 février, les rebelles contrôlent désormais l’aéroport et les zones environnantes. Un porte-parole de l’alliance rebelle a confirmé cette information sur le réseau social X.
Cette prise marque une nouvelle étape dans la progression fulgurante du M23 à l’est de la RDC. Après avoir conquis Goma, la capitale du Nord-Kivu, le groupe armé avance vers le Sud-Kivu. Jeudi, il s’était déjà emparé de Kabamba, suivie vendredi matin par la localité de Katana, située à seulement 11 km de Kavumu.
À l’approche des rebelles, l’armée congolaise a retiré son matériel de l’aéroport, dont un avion, et les infrastructures ont été évacuées et fermées, selon des employés sur place.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
Face à cette offensive, la situation humanitaire devient critique. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé son inquiétude vendredi, dénonçant une « détérioration rapide » des conditions de vie des populations affectées. Quelque 350.000 personnes ont été déplacées par les combats et se retrouvent sans abri.
Réactions et enjeux diplomatiques
Pendant que la crise s’intensifie, le président congolais Félix Tshisekedi s’est rendu à Munich pour participer à la Conférence internationale sur la sécurité. Selon une source présidentielle, il devrait ensuite se rendre à Addis-Abeba pour le sommet de l’Union africaine.
Alors que la communauté internationale appelle à une désescalade et à un cessez-le-feu, la progression du M23 inquiète et met sous pression le gouvernement congolais ainsi que ses partenaires régionaux.