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Exécutions d’enfants à Bukavu : L’ONU dénonce des crimes du M23

Des rebelles du M23 à Bukavu, février 2025

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a vérifié des cas d’exécutions sommaires d’enfants perpétrées par le groupe rebelle du M23 dans la ville de Bukavu, située dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’ONU alerte sur une situation qui « se détériore gravement », comme l’a déclaré ce mardi 18 février, une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme à Genève.

Des exécutions sommaires d’enfants

Selon les informations recueillies, trois enfants ont été tués le dimanche précédent à Bukavu alors qu’ils tentaient de récupérer des armes abandonnées par l’armée congolaise. D’après l’ONU, ces enfants, en possession d’armes, ont refusé de les déposer lorsqu’ils en ont reçu l’ordre et ont été exécutés par le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda. L’ONU déplore l’absence de chiffres précis sur le nombre total d’exécutions, en raison de la situation hautement instable dans la région.

Une situation humanitaire critique

Les violences qui secouent l’Est de la RDC depuis plusieurs semaines ont entraîné de lourdes pertes humaines et déplacé des centaines de milliers de personnes. Selon les estimations de l’ONU et des autorités congolaises, la prise de Goma par le M23 et les affrontements en cours ont causé environ 3 000 morts et fait des milliers de blessés. Environ 350 000 personnes se retrouvent aujourd’hui sans abri.

Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) signale également qu’entre 10 000 et 15 000 personnes ont fui vers le Burundi ces derniers jours, principalement depuis la province du Sud-Kivu. Les déplacés internes sont quant à eux en proie à de graves difficultés d’accès à des ressources essentielles comme la nourriture, l’eau potable et les soins médicaux.

Appel au respect du Droit international

Face à cette escalade de la violence, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme exhorte le Rwanda et le M23 à respecter les droits humains et le droit international humanitaire. L’organisation a documenté plusieurs autres violations, notamment des violences sexuelles, des arrestations et détentions arbitraires, ainsi que des cas de refoulement forcé de jeunes Congolais cherchant à fuir le conflit vers des pays voisins.

Le Haut-Commissariat appelle également à la protection des victimes et des témoins de ces violations, alors que plusieurs mutineries ont récemment éclaté dans des prisons congolaises, provoquant l’évasion de nombreux détenus. Par ailleurs, les journalistes, les défenseurs des droits humains et les membres de la société civile subissent des menaces de la part du M23, ce qui aggrave encore davantage le climat de peur et d’insécurité.

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