Ce mardi soir, plusieurs sources confirment l’entrée des rebelles du M23 dans le groupement de Kamanyola, situé dans le territoire de Walungu, au Sud-Kivu. Cette prise de contrôle intervient après de violents affrontements opposant les rebelles aux soldats burundais encore présents sur place en début de journée. Des tirs d’armes lourdes et légères ont été entendus dès le matin, avant que la situation ne retrouve un calme relatif en soirée.
Face à cette avancée rebelle, l’armée congolaise s’est repliée à Uvira, à environ 75 km de Kamanyola. Cette cité frontalière, située au bord du lac Tanganyika et à la limite avec le Burundi, sert de point de regroupement aux forces loyalistes.
La prise de Kamanyola a entraîné un exode massif des habitants. Seuls 20 % de la population initiale sont encore présents dans la localité, tandis que la majorité des résidents ont fui vers des zones plus sécurisées.
Stratégiquement située sur la RN5, à la frontière avec le Rwanda, Kamanyola tombe aux mains du M23 seulement trois jours après que la ville de Bukavu, située à 45 km, ait été prise par la même rébellion.
Cette situation intervient dans un contexte où la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) s’était désengagée de Kamanyola en février 2024, après 20 ans de présence, marquée notamment par le déploiement de casques bleus pakistanais. Ce retrait laisse place à une insécurité grandissante dans la région, alors que les forces du M23 poursuivent leur progression, menaçant davantage la stabilité du Sud-Kivu et de l’ensemble de l’Est congolais.