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Massacre dans une église en RDC : Plus de 70 chrétiens décapités à Lubero

Un drame effroyable a frappé la communauté chrétienne de la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). Le week-end du 14 février 2025, plus de 70 personnes ont été retrouvées décapitées dans une église protestante située dans le village de Kasanga, territoire de Lubero. Cet acte barbare, attribué aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé affilié à l’État islamique, a plongé la région dans un profond deuil.

Un massacre planifié

D’après des sources locales, le massacre a commencé dans la nuit du 12 au 13 février 2025. Les ADF ont d’abord enlevé une vingtaine de chrétiens de la communauté de Mayba aux environs de 4 heures du matin. En fin de journée, ils ont attaqué de nouveau et capturé une cinquantaine d’autres personnes. Les otages ont ensuite été emmenés dans une église à Kasanga, où ils ont été sauvagement assassinés à coups de machette et de marteau.

La population locale, bien que déterminée à résister, n’a pas eu le temps de réagir face à la rapidité et à la violence de cette attaque. Le climat de terreur instauré par les groupes armés régulièrement actifs dans la zone a empêché toute intervention rapide des autorités.

Un territoire en proie à la violence

Le territoire de Lubero, situé dans la province du Nord-Kivu, est une région montagneuse et reculée où les violences se multiplient. La présence de nombreux groupes armés, dont les ADF, y rend la situation extrêmement précaire. Les populations civiles sont régulièrement prises pour cible, tandis que l’insécurité et l’absence de protection gouvernementale aggravent la situation.

Ce massacre s’inscrit dans une série d’attaques violentes menées ces dernières semaines. En janvier 2025, plus de 200 personnes ont été tuées dans la chefferie de Baswagha, des maisons ont été pillées et incendiées, et plusieurs églises ont été détruites. Dans le même temps, la ville de Goma est tombée sous le contrôle du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, menaçant à présent la ville de Bukavu.

Un appel à l’action

Face à cette situation dramatique, la société civile congolaise réclame une réaction immédiate des autorités. Elle exige l’ouverture d’une enquête approfondie pour identifier et traduire en justice les responsables de ce massacre. Un appel pressant a également été lancé pour le déploiement renforcé des Forces armées de la RDC (FARDC) afin de protéger les populations locales, trop souvent abandonnées à leur sort.

Un ancien de l’église CECA20 (Communauté Évangélique au Centre de l’Afrique) a exprimé son désespoir face à ces tueries répétées :

« Nous ne savons pas quoi faire ni comment prier. Il y a eu trop de massacres. Que la volonté de Dieu soit faite. »

Ce massacre est l’un des plus meurtriers dans le territoire de Lubero depuis des années et constitue un nouvel exemple des violations massives des droits de l’homme subies par les populations civiles. Il rappelle l’urgence d’une intervention pour mettre fin à l’impunité et protéger les communautés vulnérables.

En attendant, les habitants de Lubero pleurent leurs morts, dans l’espoir que justice leur soit rendue.

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