Dans une décision historique ce vendredi 21 février, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité la résolution 2773, appelant à la cessation immédiate et inconditionnelle des hostilités dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette résolution, portée par la France, condamne fermement l’offensive du groupe rebelle M23, soutenu par les forces rwandaises, et exige leur retrait immédiat du territoire congolais.
Un message fort pour la souveraineté de la RDC
Lors de sa 9 865e réunion, le Conseil de sécurité a affirmé qu’il n’existait aucune solution militaire à ce conflit. Il a réitéré la nécessité d’un retour au dialogue dans le cadre des initiatives diplomatiques régionales. « Il est grand temps que le Conseil s’exprime avec clarté pour favoriser une cessation des hostilités et les conditions nécessaires à une désescalade en complémentarité avec les initiatives régionales », a déclaré Nicolas de Rivière, Représentant permanent de la France auprès des Nations unies.
Le texte exige le retrait immédiat du M23 de Goma, Bukavu et de toutes les zones sous son contrôle, ainsi que le démantèlement des administrations parallèles mises en place par les rebelles. Il insiste également sur le retrait sans condition des forces rwandaises du territoire congolais, conformément aux appels répétés du Secrétaire général des Nations unies.
La MONUSCO réaffirmée dans son mandat
La résolution rappelle également l’importance de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), qui doit pouvoir accomplir sa mission sans entrave. Le Conseil de sécurité souligne le rôle clé des processus de Luanda et de Nairobi dans la recherche d’une solution politique durable, notamment par le retrait total des forces rwandaises et le démantèlement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Conséquences humanitaires et mesures de soutien
Avec près d’un million de déplacés et des milliers de victimes, la situation humanitaire dans l’Est de la RDC est alarmante. Le Conseil de sécurité a exigé l’ouverture de couloirs humanitaires temporaires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pour permettre l’acheminement des aides essentielles et garantir la libre circulation des civils et des travailleurs humanitaires. Il demande également la réouverture immédiate de l’aéroport de Goma ainsi que la sécurisation des points de passage frontaliers.
Sanctions et lutte contre l’exploitation illégale des ressources
Le Conseil a également exprimé sa volonté d’imposer de nouvelles sanctions aux individus et entités qui contribuent à l’instabilité dans la région. Il appelle à une action renforcée contre l’exploitation et le commerce illicites des ressources naturelles en RDC, afin de garantir la transparence et la traçabilité des exportations de minerais.
Cette résolution marque une avancée décisive dans la gestion du conflit qui ravage l’Est de la RDC, mais sa mise en œuvre effective reste le véritable défi à relever dans les jours à venir.