Dans un post sur X, Grâce Emie Kutino, fille du pasteur Kutino Fernando, a répondu de manière cinglante à l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila. Son message est une réplique directe à un extrait d’interview de l’ex-chef de l’État, dans lequel il accuse le régime actuel de répression à l’encontre de l’opposition politique.
Joseph Kabila, aujourd’hui opposant politique, déclarait récemment : « Le régime actuel a muselé toute forme d’opposition politique. L’intimidation, les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires et extrajudiciaires, ainsi que l’exil forcé de politiciens, journalistes et leaders d’opinion, y compris des responsables religieux, font partie des principales caractéristiques de la gouvernance de Tshisekedi. » Un message largement relayé par ses partisans, dont un influenceur qui a suscité la réaction de Grâce Emie Kutino.
Face à ces déclarations, la fille du pasteur Kutino n’a pas mâché ses mots : « Si seulement c’est sur ces critères que repose son jugement sur ce régime, alors c’est une honte totale. » Elle a ensuite évoqué le calvaire enduré par son père sous la présidence de Joseph Kabila, remettant en question l’objectivité de ses critiques.
« Mille fois, j’aurais préféré que mon père, Kutino Fernando, soit incarcéré sous ce régime plutôt que sous l’autre. Torturé, frappé dans sa cellule, humilié… Il a résisté, prié, espéré. Mais combien de souffrances un corps peut-il endurer ? Un AVC en prison. Une hospitalisation sous haute surveillance. Malgré nos supplications, un refus catégorique de le laisser partir se faire soigner à l’étranger. »
Ces propos rappellent le sort tragique du pasteur Kutino Fernando, arrêté en 2006 et condamné par la cour militaire de Kinshasa/Gombe à dix ans de prison pour détention illégale d’armes, dissimulation de munitions de guerre et tentative d’assassinat sur son collègue Ngalasi. Il a finalement bénéficié d’une grâce présidentielle le 15 septembre 2014, après huit ans de détention.
La sortie de Grâce Emie Kutino vient raviver le débat sur les pratiques répressives des différents régimes en RDC. Si Joseph Kabila dénonce aujourd’hui les dérives du pouvoir actuel, sa propre gouvernance reste marquée par des épisodes sombres de répression politique et de violations des droits de l’homme.