Un climat politique tendu continue de secouer la République démocratique du Congo (RDC) après l’attaque violente d’une réunion de l’ADD Congo, parti dirigé par Prince Epenge Wemakoko, cadre de la coalition Lamuka. Dimanche 24 février, lors d’une matinée politique organisée à Kingabwa, dans l’est de Kinshasa, plusieurs dizaines d’individus ont fait irruption dans la salle « Chez Yoyo », saccageant les lieux et agressant les militants présents.
Selon les témoignages recueillis, les assaillants auraient déchiré les banderoles du parti avant de passer à l’attaque. Le bilan provisoire fait état de douze blessés, dont certains ont dû être hospitalisés. Un militant serait porté disparu. Prince Epenge Wemakoko, qui était la cible principale de cette attaque, affirme que la milice aurait agi avec l’intention de l’assassiner. « Ils ont tout cassé. Nous avons 12 blessés. Ils cherchaient qui ? Moi », a-t-il déclaré.
Le leader de Lamuka, Martin Fayulu, a vivement réagi en condamnant fermement cet acte de violence qu’il attribue à des miliciens des Forces du progrès de l’UDPS, le parti au pouvoir. « Le passage à tabac des militants de l’ADD Congo, membres de Lamuka, lors de leur matinée politique par les miliciens des Forces du progrès de l’UDPS, avec la complicité active de la police, est un acte intolérable », a-t-il déclaré. Il a appelé au démantèlement immédiat de cette « milice criminelle », soulignant qu’il s’agit d’une « dérive gravissime ».
Fayulu voit dans cette attaque une stratégie visant à museler l’opposition, tout en rappelant les récents incidents contre des ambassades. « Après l’attaque des ambassades, ce sont désormais les partis de la résistance qui sont pris pour cible. Ces inciviques ont même tenté d’assassiner Prince Epenge, mon porte-parole. Ils veulent museler la résistance ? Peine perdue ! », a-t-il martelé.
De son côté, Prince Epenge Wemakoko a accusé des éléments proches de l’UDPS d’avoir organisé cette attaque avec la complicé de la police. « Plusieurs militants de l’ADD Congo ont été arrêtés et tabassés par la police, venue en appui et complice des forces du progrès de l’UDPS. C’est extrêmement grave », a-t-il déclaré.
L’attaque s’est produite alors que la réunion de l’ADD Congo visait à exprimer son soutien à l’initiative de dialogue politique portée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC).
Pour l’instant, aucune réaction officielle des autorités n’a été enregistrée. La police, qui a interpellé cinq personnes suite à l’incident, en aurait relâché quatre quelques heures plus tard, sans donner plus de précisions. L’absence de réaction officielle face à cette attaque suscite des interrogations et des craintes sur l’intensification de la violence politique en RDC.