Aller au contenu

RDC : Bemba accuse Kabila d’être à l’origine du phénomène Mobondo

Bandundu, 26 février 2025 – Le vice-premier ministre et ministre des Transports et Voies de communication, Jean-Pierre Bemba, a vivement accusé Joseph Kabila d’être le commanditaire de la milice Mobondo, responsable de l’insécurité persistante dans la région du Grand Bandundu.

S’exprimant lors d’un discours populaire à Bandundu, chef-lieu de la province du Kwilu, l’ancien ministre de la Défense a pointé du doigt l’ancien président de la République Démocratique du Congo, l’accusant d’avoir orchestré cette milice pour déstabiliser Kinshasa.

« Kabila est derrière cette milice »

« Depuis que je connais le Grand Bandundu, je n’ai jamais appris que deux tribus qui se côtoient puissent s’entretuer. J’étais ministre de la Défense, nous avons arrêté ces gens-là et les avons interrogés. Ils ont tout avoué et cité le nom de l’ancien président de la RDC. » a affirmé Jean-Pierre Bemba, dénonçant un complot visant à semer le chaos dans la capitale.

D’après lui, l’ancien chef de l’État aurait tenté de semer l’instabilité dans le Grand Bandundu et, après l’échec de cette stratégie, il aurait orienté ses actions vers l’Est du pays.

« Après avoir échoué avec son plan ici, le voilà en train de déstabiliser l’Est. Ensemble avec le Rwanda, ils ont créé cette insécurité pour voler nos richesses. Nous ne pouvons pas accepter ça ! » a-t-il lancé, appelant la population à soutenir le président Félix Tshisekedi pour mettre fin à ces violences.

Un conflit meurtrier depuis 2022

Le phénomène Mobondo trouve son origine en 2022, dans le territoire de Kwamouth (Maï-Ndombe), où il a éclaté entre les communautés Teke et Yaka. Cette violence s’est rapidement propagée aux provinces voisines du Kwilu et du Kwango, causant de nombreux morts et déplacements massifs de population.

Les miliciens Mobondo s’attaquent régulièrement aux forces de sécurité, pillent des villages et tuent des civils. Selon un rapport de la Commission diocésaine Justice et Paix (CDJP), publié le 23 janvier 2025, ces violences ont causé la mort de 3 000 personnes en deux ans, et 550 400 Congolais ont été déplacés à la suite des attaques dans les provinces touchées, y compris à Kinshasa.

Un appel à l’unité nationale

Face à cette situation alarmante, Jean-Pierre Bemba a appelé les populations à s’unir derrière les institutions étatiques pour combattre l’insécurité et préserver l’intégrité du pays.

« Le salut du peuple doit être la loi suprême des dirigeants et non les intérêts partisans », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité d’un engagement collectif pour restaurer la paix.

Alors que les tensions s’exacerbent, ces accusations renforcent le climat politique déjà tendu entre les partisans de Félix Tshisekedi et ceux de Joseph Kabila, dont l’ombre continue de planer sur la scène politique congolaise.

Laisser un commentaire